Le Suisse Michel Bülher fait partie de ces chanteurs qui ont assuré la B.O. de mon enfance.
Il est tellement passé sur le tourne-disque familial, qu'il a dû laisser des sillons dans l'appartement 77, au 6e étage de la rue du Tomachon. Il a rythmé la route des week-ends à Usinens, les trajets des vacances, à tel point que nous pouvions chanter ses chansons par coeur.
Je suis allé le voir une fois, avec mon père, à Montréal-la-Cluse (01). Un concert évidemment trop court pour écluser notre répertoire...
Il a été convoqué à plusieurs reprises dans ce Calendrier de Lavans, pour ses chroniques sociales sur le monde ouvrier (Mon père - 6.12.2014, ), sur l'immigration (Djamel, Les immigrés - 15.12.2015)...
Je le retrouve sur un site Internet faisant l'anthologie des chansons écologistes. Il n'y a que l'embarras du choix: "Irrécupérables" (1974) ou la fable "Les poissons sont des cons" (2008).
Mais j'en reste à mes souvenirs de jeunesse. Trente-cinq ans plus tard, les paroles de "Au bord de la rivière", que je chantais sur un air joyeux et désinvolte dans la BX, au même titre que "A la volette", résonnent beaucoup plus tristement...
Au bord de la rivière - Michel Bühler
De bon matin je suis allé
Au bord de la rivière,
De bon matin je suis allé
Au bord de la rivière.
J'ai entendu l'oiseau chanter,
Ah le bel été,
Sur le bord de l'eau claire,
Sur le bord de l'eau claire.
Il m'a dit: "Je n' peux plus voler,
Au bord de la rivière,
Il m'a dit: "Je n' peux plus voler,
Au bord de la rivière:
Toutes mes plumes sont tombées,
Ah le bel été,
Devant comme derrière,
Devant comme derrière.
Celles de ma queue, j' les ai laissées,
Au bord de la rivière,
Celles de ma queue, j' les ai laissées,
Au bord de la rivière,
Pas loin d'ici, sur le chantier,
Ah le bel été,
D'une centrale nucléaire,
D'une centrale nucléaire.
Celles de mon dos, elles, sont restées,
Au bord de la rivière,
Celles de mon dos, elles, sont restées,
Au bord de la rivière,
Près d'une usine qui répandait,
Ah le bel été,
Du fluor dans l'atmosphère,
Du fluor dans l'atmosphère.
J'ai eu du mal à digérer,
Au bord de la rivière,
J'ai eu du mal à digérer,
Au bord de la rivière,
L' mercure qu' y avait dans un brochet,
Ah le bel été,
J'ai perdu une aile entière,
J'ai perdu une aile entière.
Au bord de la rivière,
De bon matin je suis allé
Au bord de la rivière.
J'ai entendu l'oiseau chanter,
Ah le bel été,
Sur le bord de l'eau claire,
Sur le bord de l'eau claire.
Il m'a dit: "Je n' peux plus voler,
Au bord de la rivière,
Il m'a dit: "Je n' peux plus voler,
Au bord de la rivière:
Toutes mes plumes sont tombées,
Ah le bel été,
Devant comme derrière,
Devant comme derrière.
Celles de ma queue, j' les ai laissées,
Au bord de la rivière,
Celles de ma queue, j' les ai laissées,
Au bord de la rivière,
Pas loin d'ici, sur le chantier,
Ah le bel été,
D'une centrale nucléaire,
D'une centrale nucléaire.
Celles de mon dos, elles, sont restées,
Au bord de la rivière,
Celles de mon dos, elles, sont restées,
Au bord de la rivière,
Près d'une usine qui répandait,
Ah le bel été,
Du fluor dans l'atmosphère,
Du fluor dans l'atmosphère.
J'ai eu du mal à digérer,
Au bord de la rivière,
J'ai eu du mal à digérer,
Au bord de la rivière,
L' mercure qu' y avait dans un brochet,
Ah le bel été,
J'ai perdu une aile entière,
J'ai perdu une aile entière.
Les gendarmes m'ont arrêté,
Au bord de la rivière,
Les gendarmes m'ont arrêté,
Au bord de la rivière,
M'ont fait couper l'autre côté,
Ah le bel été:
C'était pas réglementaire,
C'était pas réglementaire.
J'ai vendu ce qui me restait,
Au bord de la rivière,
J'ai vendu ce qui me restait,
Au bord de la rivière,
Pour payer l' procès que j'ai fait,
Ah le bel été,
Aux auteurs de mes misères,
Aux auteurs de mes misères".
Alors l'oiseau s'en est allé,
Au bord de la rivière,
Alors l'oiseau s'en est allé,
Au bord de la rivière,
En boitant, tout nu, tout pelé,
Ah le bel été,
"Et bonjour à tes frères,
Et bonjour à tes frères"
La bise.
Retrouvez ici les saisons précédentes du Calendrier de Lavans des chansons engagées
2014 : "Bella Ciao"
2015 : "Salam Halaykoum" de HK et les Saltimbanks
2016 : "Citoyen" de Salim Maghnaoui
2017 : "Les canuts" de Aristide Bruant
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