J'ai été biberonné à France Inter. Et j'ai du mal à m'en défaire.
Je me souviens encore du petit poste noir à piles, qui nous avait été donnés par papi et mamie, qui diffusait les nouvelles dans la salle de bain du Tomachon.
Je me souviens y avoir entendu la victoire de Mitterrand en 1988, à l'heure du bain. Ma première émotion radiophonique, qui venait clore une élection suivie au travers du Bébête Show.
C'est ma radio qui m'a fait connaître Lucy Aharish, au réveil, ce lundi 3 décembre 2018..
Lucy Aharish est une journaliste de la télévision israélienne qui a pour particularité d’être une des très rares journalistes arabes israéliennes à travailler pour une télévision en Hébreu.
Lucy Aharish, qui est donc arabe, israélienne et accessoirement musulmane, a l’habitude de saluer son public tous les soirs en leur disant bonsoir dans les deux langues…. Erev Tov (bonsoir en hébreu) et Mesa El Kheir en arabe…
Elle reçoit régulièrement des lettres d'insultes, l'invitant à aller parler arabe la lunette de ses toilettes... Elle a fait d'un de ces textes fleuris une chanson, interprétée aux côtés de son mari, l'acteur Tsahi Halevi. Lui est juif israélien.
Ils ont dû se marier en secret, toute sels communautés religieuses étant hostiles en Israël aux mariages mixtes.
Le ministre de l’intérieur a condamné ce mariage: il a appelé Lucy Aharish à se convertir au judaïsme pour le bien de ses enfants, et tonné contre « l'assimilation, » qui, selon lui, « consume le peuple juif ». Un député du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou a lui accusé Lucy Aharish d’avoir sciemment séduit un juif pour affaiblir Israël.
(La chronique complète de Claude Guibal sur France Inter est ici).
En 2016, Lucy Aharish a aussi pris la parole en anglais à la télévision, pour dénoncer l'"Holocauste" en cours en Syrie, l'inaction des dirigeants et la passivité du Monde entier ("Who is marching for the children in Syria? No one!").
La vidéo a fait... 42 000 vues. Et le massacre s'est poursuivi.
Lucy Aharish est une femme courageuse, qui mériterait de figurer dans le prochain tome des Culottées de Pénélope Bagieu.
Aujourd'hui, il n'y aura pas les paroles.
Il n'y a que des gros maux.
La bise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire