La thématique de la migration imprègne ce calendrier 2015.
Le Suisse Michel Bühler a abordé cette question de l'autre côté de la frontière. Une frontière, qui, pour le coup, n'est pas tout à fait comme d'autres. Franchie il y a 75 ans pour fuir l'Occupation, et aujourd'hui encore, pour fuir le chômage.
Mais en Suisse aussi, la problématique de l'émigration fait monter les partis populistes. Et pas seulement lorsqu'elle concerne les migrants du conflit syrien, comme en témoigne la nouvelle campagne anti-frontalier de cette année. Il faut croire que l'on est tous l'Arabe de quelqu'un.
La chanson "Les immigrés" a aussi beaucoup tourné sur l'autoradio de la BX break.
"Djamel" aussi.
Elles sont un peu datées, mais elles ont pour moi un parfum de madeleine.
Les immigrés (1976)
Dans la chaleur pesante
De la salle d'attente
A Lausanne, une nuit
Ils sont là, vingt ou trente
Qui somnolent ou qui chantent
Pour passer leur ennui
Ils ne parlent pas mon langage
Viennent d'Espagne ou d'Italie
C'est pas par plaisir qu'ils
voyagent !
Ils ont dans leur valise
Un trésor : trois chemises
Un pantalon usé
Dehors, le froid, la bise
Raclent la pierre grise
Et le goudron du quai
Ils viennent bâtir nos barrages
Nos ponts, nos autoroutes aussi
C'est pas par plaisir qu'ils
voyagent !
Leur maison, leur famille
Leurs garçons et leurs filles
Ils ont dû les laisser
C'est la loi qui le dit
Paraît qu' dans mon pays
Il y a trop d'étrangers
Leur faudra du cœur à l'ouvrage
Et puis apprendre à dire oui
C'est pas par plaisir qu'ils
voyagent !
Ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent
Ça n'a pas d'importance
On ne veut que leurs bras
Et tout ça est normal
Et tout ça me fait mal
Ça se passe chez moi
Ils retrouveront leur village
Quand on n' voudra plus d'eux ici
C'est pas par plaisir qu'ils
voyagent !
C'est pas par plaisir qu'ils
voyagent !
La bise.
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