Ceci n'a nullement prétention à constituer une référence en matière de critique musicale. Il s'agit de garder une trace d'un petit calendrier de l'Avent adressé à mes proches. Et de pouvoir le partager auprès de celles et ceux que j'aurais oublié-e-s, auprès des ami-e-s des ami-e-s... D'autant qu'il a pris un peu de valeur au regard de l'actualité de l'année 2015.
lundi 26 décembre 2022
Calendrier de Lavans des chansons engagées (22/24) # Saison 9 - "Perlimpinpin"
dimanche 25 décembre 2022
Calendrier de Lavans des chansons engagées (21/24) # Saison 9 - "Etranges étrangers"
En ce jour de Noël, pour ce titre qui aurait dû être diffusé mercredi, mon cadeau, ce sera les dernières livraisons d'HK... jamais avare d'indignation, de poésie, d'empathie.En écho à Etrange étrangère du 2 décembre, je te propose l'interprétation du poème de Jacques Prévert, "Etranges étrangers".
Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays lointains
cobayes des colonies
Doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers
Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de France et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d’une petite mer
où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille boîte à cigares
et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé
la prise de la Bastille le quatorze juillet
Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés
Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
de jolis dragons d’or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
qui dormez aujourd’hui de retour au pays
le visage dans la terre
et des bombes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos
Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez
même si vous mourez.
samedi 24 décembre 2022
Calendrier de Lavans des chansons engagées (19/24) # Saison 9 - "Camarade"
Ce morceau comprend des samples de "Ecoute moi camarade" par Mohamed Mazouni (1974) et Rachid Taha (2006)...
mardi 20 décembre 2022
Calendrier de Lavans des chansons engagées (20/24) # Saison 9 - "Quoi de plus beau qu'une marche militaire?"
Notamment cette belle chanson antimilitariste et anti-nucléaire, "Quoi de plus beau qu'une marche militaire", sur des paroles de Jean-Claude Carrière et une musique de son frère, Francis Seyrig.
J'connais rien de plus beau que le pas cadencé
Je dois dire que je les envie
lundi 19 décembre 2022
Calendrier de Lavans des chansons engagées (18/24) # Saison 9 - "Promenons-nous à Doha"
En ce jour de finale de Coupe du Monde au Qatar (en ce lendemain, oui, Hotmail ne me laissant pas envoyer plus de 3 calendriers quotidiens il me faut 2 jours pour rattraper mon retard), j'avais le choix entre "Don't cry for me Argentina", dont je n'ai pas encore réussi à déterminer si elle a vraiment une dimension "engagée", ou Frédéric Fromet, que Romane, Salomé et Garance réclament dans ce calendrier depuis 18 jours....
samedi 17 décembre 2022
Calendrier de Lavans des chansons engagées (17/24) # Saison 9 - "Une petite robe noire"
Juliette Noureddine est connue pour sa gouaille, son humour, sa trucculence. Et son franc parler.
Oubliées des fantasmes
Et des talons aiguilles
Mais jamais des sarcasmes
De ne point mûrir en minette
Mais en Colette
En Mistinguette
Ou pourquoi pas madame de Lafayette
Toute simple et sans manière
Dansait à l’écart
Au fond du placard
N’avait autour d’elle
Qu’ des gilets d’flanelle
Des chemises d’homme
Et des pantalons, tout comme.
Elle était, hélas
Si peu à sa place
Perdue par hasard
Entre deux costards
Une anomalie
Pourtant si jolie
Suspendue, fragile,
Dans ce drôle d’ exil
Viril.
Les petites robes qu’un rien déshabille,
Petit bout de tissu
Sans quoi elles iraient nues,
Petit rêve où s’égarent
La main ou le regard,
Petite robe noire
Toute simple et sans fard,
Petite plume volée aux parures étranges
Des anges.
Racontait sa belle histoire
Ses heures de grâce
Au printemps qui passe
Quand le cachemire
Le blouson de cuir
Rassurants et forts,
Ne la blessaient pas encore ;
Quand une caresse
La faisait princesse ;
Quand elle allait libre
De toutes ses fibres,
Avant le passage
Des premiers orages,
Avant qu’on n’ la cloue
De reproches flous
Jaloux...
Les petites robes qu’un rien déshabille,
Petit bout de tissu
Sans quoi elles iraient nues,
Petit rêve où s’égarent
La main ou le regard,
Petite robe noire
Toute simple et sans fard,
Petite plume tombée en souvenir étrange
D’un ange.
S’abimait sous les outrages
Elle savait les coups
Les marques au cou
Les larmes qui brillent
Au coin des yeux qu’on maquille.
Un soir de misère
D’enfer ordinaire,
De vague rupture,
De coups de ceinture,
On l’avait griffée
Déchirée, froissée...
Et puis, peu importe,
Laissée de la sorte :
Morte.