Salut à toi l'ami.e...
sur les 250 chansons envoyées depuis le 1er décembre 2014 pour ce calendrier de Lavans, il y a un chanteur que je n'ai jamais cité...
En même temps, ses engagements en faveur du droit d'auteur et ses soutiens pour Valéry Giscard d'Estaing (1974) et Nicolas Sarkozy (2007) demandaient quelques efforts pour lui trouver une place.
Je ne l'avais pas trop écouté ado. Si je ne m'abuse, c'est Anaïs, ma colocataire de Bilbao, qui m'a fait découvrir son double album best of, "40 chansons d'or"...
Mais ce double album ne comportait pas sa chanson "L'émigrant" (1954).
Charles Aznavour n'a pas migré. Il est né dans un hôpital pour indigents à Paris, sous le nom de Shahnourh Vaghinag Aznavourian, d'un père arménien de Géorgie et d'une mère arménienne de Turquie, qui ont fui le génocide.
Il a enregistré près de mille deux cents chansons interprétées en plusieurs langues (français, anglais, italien, espagnol, allemand, arménien, napolitain, russe et sur la fin de sa carrière en kabyle), qui en ont fait l'un des artistes français les plus connus en dehors du monde francophone.
Bon, d'accord, sur la fin de sa vie, ses déclarations de 2018 sur le tri des migrants "utiles" ont un peu altéré la poésie et l'émotion de ses chansons.
Mais il a aussi signé la même année une tribune contre le réchauffement climatique intitulée « Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité », après avoir chanté un titre écolo, "La terre meurt" (2006)... qui ne mérite pas vraiment de rejoindre ses "40 chansons en or". Mais l'intention était louable.
Et il fut un infatigable ambassadeur de l'Arménie.
"L'émigrant" de Charles Aznavour
Toutes les gares se ressemblent
Et tous les ports crèvent d'ennui
Toutes les routes se rassemblent
Pour mener vers l'infini
Dans la cohue de l'existence
Se trouve toujours un passant
Qui n'a pas eu de ligne de chance
Et qui devint un émigrant
Regarde-le comme il promène
Son cœur au-delà des saisons
Il traverse des murs de haine
Des gouffres d'incompréhension
A chaque nouvelle frontière
Espérant enfin se fixer
Il fait une courte prière
Vers ce ciel qui l'a oublié
Regarde-le, il déambule
Sans jamais savoir ou il va
Il marche comme un somnambule
Et les gens le montrent du doigt
Le monde entier file la haine
Le ciel là-haut n'y comprend rien
Les heureux forment une chaîne
En se tenant par la main
Pas moyen d'enter dans la danse
Le calendrier a son clan
Si tu n'a pas de ligne de chance
Tu resteras un émigrant
Regarde-le comme il promène
Son coeur au-delà des saisons
Il traverse des murs de haine
Des gouffres d'incompréhension
A chaque nouvelle frontière
Espérant enfin se fixer
Il fait une courte prière
Vers ce ciel qui l'a oublié
Regarde-le, il déambule
Sans jamais savoir ou il va
Il marche comme un somnambule
Et les gens le montrent du doigt
Mais pour écouter sa misère
Le ciel un jour le fait tomber
Les bras en croix, face contre terre
Pour embrasser la liberté
La bise.
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