Calendrier de Lavans des chansons engagées (20/24) # Saison 9 - "Quoi de plus beau qu'une marche militaire?"

 

En ce mardi 20 décembre, avec Alexina, nous sommes allés voir le film Annie Colère, avec Laure Calamy.

On y voit un extrait d'une émission de télévision de 1972, au cours de laquelle Delphine Seyrig dénonce le paternalisme des invités sur la question de l'avortement (archive INA à revoir ici).

 

Delphine Seyrig , née au Liban en 1932, est morte d'un cancer en 1990. Elle a été repérée à Broadway par Alain Resnais, qui la fait tourner dans L'année dernière à Marienbad (1961).

Elle a joué dans Baisers volés de François Truffaut(1968), Peau d'âne de Jacques Demy (1970), Le charme discret de la bourgeoisie de Luis Bunuel (1972)...

"Elle n'a pas hésité à mettre en danger sa carrière pour défendre la cause des femmes. Elle signe notamment le Manifeste des 343 en 1971, et l'année suivante, lors du procès pour avortement dit Procès de Bobigny, elle fait une déposition pour la défense aux côtés de l'avocate Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir et d'autres personnalités. La première démonstration en France de l'avortement par la méthode de Karman a lieu dans son appartement en août 1972, en présence de militantes du MLF, et de Harvey Karman, psychologue et militant pour la liberté de l'avortement en Californie à qui la méthode doit son nom"... (Source : Wikipedia).

Et aussi, elle a pris la caméra, au sein de collectif qui s'est donné pour nom "Les Muses s’amusent qui devient rapidement Les Insoumuses...  Elles réalisent plusieurs films, dont Scum Manifesto (1976), Maso et Miso vont en bateau, dans lequel, avec Carole Roussopoulos, Nadja Ringart et Iona Wieder, elles déconstruisent avec humour les discours machistes tenus sur le plateau de Encore un jour, l'émission de Bernard Pivot.

Delphine Seyrig a aussi réalisé "Sois belle et tais-toi" (1976)qui remet en cause les relations entre les sexes dans l'industrie du cinéma, 40 ans avant #MeToo.. (extrait avec Juliette Berto ici)

Delphine Seyrig a chanté aussi, ce qui me permet de parler d'elle dans ce calendrier.
Notamment cette belle chanson antimilitariste et anti-nucléaire, "Quoi de plus beau qu'une marche militaire", sur des paroles de Jean-Claude Carrière et une musique de son frère, Francis Seyrig.

Quoi de plus beau qu'une marche militaire - Delphine Seyrig

J'connais rien de plus beau, qu'une marche militaire
J'connais rien de plus beau que le pas cadencé

J'connais rien de plus beau que la trompette guerrière

J'connais rien de plus beau que le 14 juillet...

Moi quand j'entends rataplan

J'en ai des frissons dans le corps

J'pourrais être la femme d'un sergent

Ou la fille d'un tambour-major

J'connais rien de plus beau qu'un régiment qui passe

Avec ses p'tits pompons et ses galons en or

Comme on doit être fiers quand l'ennemi trépasse

Y'a t-il rien de plus beau qu'un monument aux morts?

Ha que les soldats sont heureux
Je dois dire que je les envie

De défendre après nos aïeux 

Le sol sacré de la Patrie

J'connais rien de plus beau qu'un vrai légionnaire

Ca sent le sable chaud, c'est viril, c'est musclé

Moi j'ai la larme à l'oeil et le coeur qui se serre

Quand je les vois descendre les Champs-Elysées

Pour un homme digne de ce nom

C'est vraiment le plus grand bonheur

Que de souffler dans un clairon 

Et de mourir au champ d'honneur

Mais malheureusement les marches militaires

A l'époque atomique ne survivront pas

On n'imagine pas une marche nucléaire

Plus besoin de marcher pour aller au trépas !

La bise.