Elle fait partie de ces voix qui ont accompagné mon enfance sur le tourne-disque.
En cette année 2022, on commémore le 25e anniversaire de sa mort.
Mais
elles ne sont pas si nombreuses les chansons engagées de son
répertoire. Même si l'introspection et la franchise dont elle a fait
preuve dans ses chansons relèvent d'une sacrée dose de courage. En 1972,
dans son album "Amours incestueuses", figure cette chanson antimilitariste, Perlimpinpin, alors que perdure la guerre du Viet-Nam.
Elle chanta également Les enfants de novembre,
en mémoire de Malik Oussekine, victime de violences policières lors des
manifestations contre la Loi Devaquet en 1986... Mais les
interprétations disponibles ressemblent aux commentaires faits par mes
parents au retour du concert quelle a donné au Palais des sports de
Saint-Claude : à bout de souffle...
Perlimpinpin - Barbara
Pour qui, combien, quand et pourquoi, contre qui, comment, contre quoiC'en est assez de vos violencesD'où venez-vous, où allez-vous, qui êtes-vous, qui priez-vousJe vous prie de faire silencePour qui, comment, quand et pourquoi, s'il faut absolument qu'on soitContre quelqu'un ou quelque choseJe suis pour le soleil couchant, en haut des collines désertesJe suis pour les forêts profondes
Car un enfant qui pleure qu'il soit de n'importe où est un enfant qui pleureCar un enfant qui meurt au bout de vos fusils est un enfant qui meurtQue c'est abominable d'avoir à choisir entre deux innocencesQue c'est abominable d'avoir pour ennemis, les rires de l'enfance
Pour qui, comment, quand et combien, contre qui, comment, et combienÀ en perdre le goût de vivreLe goût de l'eau, le goût du pain et celui du Perlimpinpin dans le square des BatignollesMais pour rien, mais pour presque rien pour être avec vous et c'est bienEt pour une rose entr'ouverteEt pour une respiration, et pour un souffle d'abandon, et pour un jardin qui frissonne
Rien avoir, mais passionnément, ne rien se dire éperdument, ne rien savoir avec ivresseRiche de la dépossession, n'avoir que sa vérité, posséder toutes les richessesNe pas parler de poésie, ne pas parler de poésie, en écrasant les fleurs sauvagesEt voir jouer la transparence au fond d'une cour au murs gris, où l'aube n'a jamais sa chance
Contre qui, ou bien, contre quoi, pour qui, comment, quand et pourquoiPour retrouver le goût de vivreLe goût de l'eau, le goût du pain et celui du Perlimpinpin dans le square des BatignollesEt contre rien et contre personne, contre personne et contre rien, mais pour une rose entrouvertePour l'accordéon qui soupire, et pour un souffle d'abandon et pour un jardin qui frissonneEt vivre, vivre passionnément, et de combattre seulement qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession, n'avoir que sa vérité, posséder toutes les richessesNe plus parler de poésie, ne plus parler de poésie mais laisser vivre les fleurs sauvagesEt faire jouer la transparence, au fond d'une cour aux murs grisOù l'aube aurait enfin sa chance
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire