Aujourd'hui on revient aux classiques...
La chanson engagée puise sa force dans les nombreux combats qu'elle incarne. Si les combats ont souvent été perdus, ces textes et ces musiques font vivre le souvenir des luttes et de leurs martyrs, et perdurer l'espoir.
Sur ce plan, il n'y a pas photo : l'art et la musique ont choisi leur camp... Et il est libertaire.
Mikis Theodorakis a publié un appel à la résistance deux jours après le putsch de la junte militaire qui a instauré la Dictature des Colonels en Grèce de 1967 à 1974.
Il fut emprisonné, déporté en camp de concentration, exilé en France après une intervention d'artistes internationaux. Il rencontra Pablo Neruda, Salvador Allende, Costa-Gavras...
Il est rentré triomphalement en Grèce en 1974.
Les images d'un concert donné en octobre dans le stade d'Athènes sont gravées dans ma mémoire: je les ai visionnées pour la première fois sur une VHS paternelle, issue d'un documentaire allemand... Magie d'Internet, le concert complet est à voir ici (1h24).
L'énergie sur scène, la communion avec un stade plein comme un oeuf, pour célébrer la liberté, me donnent toujours des frissons...
Surtout quand on pense qu'un an plus tôt régnait une toute autre ambiance au stade de Santiago du Chili, dans lequel la junte de Pinochet exécuta Victor Jara (Calendrier de Lavans - 5.12.2014).
To Yelasto Pedi ("L'enfant souriant") est à la base un morceau écrit par Mikis Theodorakis pour une pièce de théâtre ("L'otage") du dramaturge irlandais Brendan Behan : un jeune militant de l'IRA, arrêté par l'armée britannique , doit être exécuté dans la prison de Belfast. En réponse, l'IRA prend en otage un jeune soldat anglais à Dublin et menace de l'exécuter.
La pièce est jouée à Athènes en 1962: Theodorakis écrit la musique pour en accompagner les poèmes. Les Grecs reconnaissent dans cette histoire leur propre lutte contre les Anglais en 1944. La jeunesse s'approprie immédiatement la chanson, qui deviendra le symbole du combat au nom de Grigoris Lambrakis, homme politique dont l'assassinat en 1963 a indirectement amené le coup d'Etat de 1967.
Costa Gavras a repris ce morceau pour la B.O. de "Z", un film avec Jean-Louis Trintignant et Yves Montand, qui traite de l'assassinat de Lambrakis (prix du Jury à Cannes en 1969).
Je vous en livre une version interprétée par Maria Farantouri.
ΤΟ ΓΕΛΑΣΤΟ ΠΑΙΔΙ
Συθέτης - Μίκης Θεοδωράκης
Στιχουργός - Μπρένταν Μπήαν(Brendan Behan)
Μετάφραση -- Βασίλης Ρώτας
Ήταν πρωί τ' Αυγούστου κοντά στη ροδαυγή,
Βγήκα να πάρω αγέρα στην ανθισμένη γή.
Βλέπω μια κόρη σπαραχτικά θρηνεί,
Σπάσε καρδιά μου εχάθει το γελαστό παιδί.
Είχεν αντριά και θάρος κι αιωνια θα θρηνώ,
Το πηδηχτο του βήμα το γέλιο το ηλυκό.
Ανάθεμα την ώρα κατάρα τη στηγμή,
Σκοτώσαν οι εχθροί μας το γελαστό παιδί.
Ώ, να 'ταν σκοτωμένο στου αρχιγού το πλάϊ ,
Και μόνον από βόλι Εγγλέζου να 'χέ πάει.
Κι απ' απεργία πείνας μέσα στή φυλακή,
Θά 'ταν τιμή μου πού χασα το γελαστό παιδί.
Βασιλικιά μου αγάπη μ' αγάπη θα στο λέω,
Γιά το οτι έκανες αιώνια θά σέ κλαίω.
Γιατί όλους τους εχθρούς μας θά ξέκάνες εσύ,
Δόξα τιμή στ' αξέχαστο, το γελαστό παιδί.
La bise.
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