dimanche 19 décembre 2021

Calendrier de Lavans des chansons engagées (18/24) # Saison 8 - "Le Droit à la paresse"

Cette année, je rends mes devoirs en retard.

J'ai aussi des droits : parmi eux, le droit à la paresse, défendu en 1880 par Paul Lafargue, le gendre de Karl Marx.
Il décrit le travail comme « la cause de toute dégénérescence intellectuelle, de toute déformation organique ». Dans ce contexte de révolution industrielle et de progrès technique, il dénonçait déjà la machine, la surproduction et la création de nouveaux besoins factices.Paul Lafargue est mort il y a 110 ans. Pour la petite histoire, il s'est suicidé avant ses 70 ans, "avant que l'impitoyable vieillesse qui m'enlève un à un les plaisirs et les joies de l'existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres".
Son "Droit à la paresse" est disponible à la médiathèque, en livre et en texte lu (à réserver ici).

Il a été chanté en 1974 par Georges Moustaki, dont j'ai longtemps gardé le poster grand format dans ma chambre, après avoir entendu son concert au théâtre de Bourg-en-Bresse en 1998.Georges Moustaki a déjà été cité dans ce calendrier, avec "Le Métèque" (5.12.2016) et "Sans la nommer" (18.12.2016), "Heureusement qu'il y a de l'herbe" (28.12.2018).



Le droit à la paresse - Georges MoustakiJe voudrais rendre grâce a celui qui peut-être
A été mon premier et mon unique maître
Un philosophe mort voici quelques décades
Mort de son propre choix ni trop vieux ni malade
Il n'était pas de ceux qui entrent dans l'histoire
Nous sommes peu nombreux à servir sa mémoire
Il ne se posait pas en saint ou en prophète
Mais cherchait avant nous le bonheur et la fête
Il rêvait d'une vie que l'on prend par la taille
Sans avoir à la gagner comme une bataille
Nous disait que la Terre était pleine de fruits
Et de pain et d'amour et que c'était gratuit
Il parlait de ne plus jamais plier l'échine
Ni de se prosterner devant une machine
Il souhaitait pour les générations futures
De ne souffrir jamais d'aucune courbature
Sans vouloir enseigner sa parole était claire
En cela peut-être elle est révolutionnaire
Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse
Qui ne nous arrivait ni d'Orient ni de Grèce
Je voudrais rendre grâce à ce maître en sagesse
Qui ne demandait que le droit à la paresseLa bise.

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