dimanche 26 décembre 2021

Calendrier de Lavans des chansons engagées (26/24) # Saison 8 - "Tyrannie"

 aujourd'hui, c'est de nouveau l'anniversaire de mon papa.

C'est le bon jour pour réintroduire Reinhard Mey, alias Frederik Mey de ce côté-ci de la frontière, où six disques sont parus entre 1968 et 1981, et un septième en 2005. Nous en avions -évidemment- les vinyles.
En Allemagne, son pays, Mey est un monument que tout le monde connaît ! Il y a enregistré une bonne quarantaine d'albums.
Cette voix claire, cette guitare riche, ces paroles profondes, cette tendresse matinée d'indignation l'inscrivent dans la famille des Brassens, des Georges Chelon, des Serge Kerval et autre Louis Capard qui ont alimenté la B.O. de notre enfance.

Pour l'anniversaire de mon papa, je te propose deux titres, l'un en français, "Tyrannie"





(cela aurait aussi pu être "Le politicien"),




 l'autre, en bonus, en allemand, "Die Waffen nieder".




"Tyrannie" - Frédérik Mey (à télécharger ici)
Il y a cinq pas d'un mur à l'autre
Six de la porte au lit de camp
Et la fenêtre est bien trop haute
À part un carré de ciel sombre.
Je n'aime pas ce temps maussade
Il doit être près de sept heures
Ils ont pris ma montre bracelet
Mes vêtements et mes chaussures
Et ils m'ont vêtu de treillis.
Et ils m'ont vêtu de treillis.

 J'ignore de quoi ils m'accusent
 Pourquoi donc toutes ces questions?
 Pourquoi l'attente interminable?
 Pourquoi cet interrogatoire
 Si j'ignore ce qu'ils me veulent?
 Il y a à peine quelques heures
 Qu'ils sont venus en pleine nuit
 Avec leurs mitraillettes aux poings
 Ils m'ont entraîné ici
 Comme on emmène un assassin (bis)

 J'ai cessé de hurler de rage
 Et mes mains saignent et me font mal
 À force de cogner à la porte.
 J'ai versé la soupe par terre
 Et brisé le bol sur le mur
 Ils m'ont frappé l'un après l'autre
 Ils m'ont tondu les cheveux
 Mais je n'avais rien à leur dire
 Et pour ça ils m'ont supprimé
 La couverture de coton) (bis)

 Aujourd'hui j'ai mangé la soupe
 Du bouillon et du pain moisi
 Et après l'interrogatoire
 Ils ont assombri ma cellule
 Je ne sais s'il fait jour ou nuit
 Nul bruit ne traverse ma porte
 Mon souffle est tout ce que j'entends
 Et autour de l'ampoule nue
 Suspendue à un bout de câble
 Le vol énervé d'une mouche)(bis)

 Puis j'entends leurs pas qui résonnent
 Ils sont à trois pour me chercher
 Debout, j'attends dans un bureau
 Leurs questions sont toujours les mêmes
 Parfois je tombe de fatigue.
 Ils me conduisent à ma cellule
 Et leurs pas s'éloignent enfin
 Pour revenir l'instant d'après
 Ou peut-être après quelques heures
 Et tout recommence à nouveau)(bis)

Je connais le chemin à prendre
Les yeux fermés sous un bandeau
J'entends un enregistrement
Où ma voix donne des réponses
Que je n'ai jamais pu donner
Je n'ai plus aucun sens de l'heure
Cette mouche qui tourne en rond
A vraiment eu de la malchance
De s'égarer dans ma cellule
D'être prise avec le larron)(bis)

 Et ils ont cassé mes lunettes
 Et j'entends leurs ricanements
 Quand ils ont coupé à mon doigt
 Mon alliance avec une pince
 Je n'avais pas pu l'enlever
 Je n'ai qu'à dire ce qu'ils veulent
 Et je retrouverai la paix
 Ma couverture de coton
 Peut-être un supplément de soupe
 Je signerai tout simplement)(bis)

La bise.


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