Henri Tachan, c'est l'une des références d'enfance qui n'est pas encore apparue dans ces calendriers de Lavans.
Il a côtoyé Michel Bühler, Georges Brassens, Jacques Brel, Herbert Pagani, Serge Kerval, Gilles Servat sur les cassettes qui ont tourné dans l'autoradio...
Henri Tachan, né Tachdjian, a eu 80 ans en septembre.
Chanteur inclassable, ses chansons à l'humour noir bousculent le monde du spectacle et dénoncent une vision de la « connerie » et de la « bien-pensance » hypocrite. Les thèmes qu'il aborde : l'armée, le clergé, les bourgeois, les médias...
Oublié des médias, il entretenait des liens étroits avec Charlie Hebdo, racontés ici par Cabu.
Il a chanté "La chasse", voyant entre autres cette activité comme "la soupape des frustrés", "la guéguerre permise aux hommes en temps de paix ", "le coït des frustrés"...
Sa chanson "Les flics", est une pépite anarcho-libertaire. "Les condés: "ils puent des pieds, ils sont cocus, Il faudrait tous les tuer"...
J'ai redécouvert pour l'occasion "Je ne veux pas d'enfants"... qui dénonce surtout les projections que font les parents/les adultes sur leur progéniture.
Je ne veux pas d'enfant
Pour réussir mes rêves,
Les rêves des parents
Qui s'étiolent et qui crèvent.
(...)
Pas d'enfant pour vos guerres,
Vous les ferez sans lui.
Il allume également les Jeux Olympiques.
Mais ma préférée, ça a toujours été "Les Z'hommes"...
Je la voyais comme une version engagée du "Zizi". Et je me revois encore demander les explications de texte à mon père...
Merci à lui de me les avoir fournies.
Les "Z'hommes"
Font leur pipi contre les murs,
Quelquefois mêm' sur leurs chaussures,
Pisser debout ça les rassure,
Les z'hommes,
Z'ont leur p'tit jet horizontal,
Leur p'tit syphon,
leurs deux baballes,
Peuv' jouer à la bataill' navale,
Les z'hommes,
Z'ont leur p'tit sceptre dans leur culotte,
Leur p'tit périscop' sous la flotte,
Z'ont le bâton et la carotte,
Les z'hommes,
Et au nom de ce bout d'bidoche
Qui leur pendouille sous la brioche,
Ils font des guerres,
ils font des mioches,
Les z'hommes...
Ils se racontent leurs conquêtes,
Leurs péripéties de braguette,
Dans des gros rir' à la buvette,
Les z'hommes,
Ils se racontent leur guéguerre,
Leurs nostalgies de militaires,
Une lalarme à la paupière,
Les z'hommes,
Virilité en bandoulière,
Orgueil roulé en band' moll'tières,
Agressivité en œillères,
Les z'hommes,
Ils te traiteront de pédé,
De gonzesse et de dégonflé,
A moins qu'tu n'sort' dehors si t'es
Un homme...
Z'aiment les femmes comme des fous,
C'est si pervers mais c'est si doux,
"Enfin quoi! c'est pas comm' nous,
Les z'hommes",
Z'aiment les femmes à la folie,
Passives, muett' mais jolies
De préférence dans le lit,
Des z'hommes,
Au baby-room ou au boudoir,
A la tortore ou au trottoir,
Z'aiment les femmes sans espoir,
Les z'hommes,
Prostituées ou Pénélopes,
Apprivoisées ou antilopes,
"Toutes les femm' sont des salopes"
Pour les z'hommes...
C'est en quatre vingt treiz', je crois,
Qu'ils ont tué la femme du roi
Et la déclaration des Droits De l'Homme,
C'est depuis deux mille ans, je pense,
Qu'ils décapitent en silence
Les femmes d'ailleurs et de France,
Les z'hommes,
Z'ont abattu les Thibétaines,
Z'ont fricassé les Africaines,
Z'ont indigné les Indiennes,
Les z'hommes,
Z'ont mis le voile aux Algériennes,
La chasteté aux châtelaines
Et le tablier à Mémène Les z'hommes...
Excusez-moi, mais ell' me gratte,
Ma pauvre peau de phallocrate,
Dans la région de la prostate
Des z'hommes,
Excusez-moi, mais je me tire,
Sans un regret, sans un soupir,
De votre mafia, votre empire
Des z'hommes,
A chacun sa révolution,
Aurais-je seul'ment des compagnons
Qui partagent l'indignation D'un homme ?
A chacun sa révolution,
Aurais-je seul'ment trois compagnons
Qui partagent l'indignation
D'un homme ?
La bise.
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