jeudi 31 décembre 2015

Calendrier de Lavans des chansons engagées (31/24) - Saison 2 - "Mourir à Paris"

Pour ce dernier jour du mois de décembre, cette dernière journée de cette funeste année 2015, j'avais gardé une chanson qui célèbre l'universalité...
Le "Salut à toides Béruriers Noirs.
La reprise des Ogres de Barback et des Hurlements de Léo est très sympa, l'adaptation de Kiemsa à destination des intermittents très originale

Les Bérus, qui après s'être dissous en 1989, re(dé)composés de 2003 à 2006, ont écrit une chanson "Mourir à Paris", au lendemain de l'attentat de Charlie. Elle a été mise en ligne le 14 novembre dernier.



Mourir à Paris
En un instant tout est parti
Les assassins sont dans Paris
Chargés d'une haine inassouvie
Propagateurs d'une tyrannie

En un instant bref de la vie
Tout est parti, tout est fini
Pourquoi, comment, se sont-ils dits
L'image provoque une telle tuerie ?

Pour les profanes ou les prophètes
Où sont les dieux, où est la fête ?
La lumière douce de l'amitié
A disparu dans l'encrier

Prédicateurs de malheur
Fabrication de la terreur
Ni dieu ni maître ni feu ni fer
Pourquoi les hommes font-ils la guerre ?

Miroir des conflits du Levant
Déracinement de nos enfants
Les va-t-en guerre, aux dents de sang
Se foutent des peuples innocents

Démocratie ou barbarie
Que restent-ils de nos vies ?
Ni soumission ni inconscience
Lève le crayon de l'espérance (bis)

Il n'y a pas de guerres saintes
Il n'y a pas de guerres justes
Il n'y a que des guerres sales
Aux frappes chirurgicales

Il n'y a pas de guerres saintes
Il n'y a pas de guerres justes
Il n'y a que des guerres lâches
La souffrance des otages

Il n'y a pas de guerres propres
Il n'y a pas de guerres justes

Demande à tous ces morts
Quel était donc leur tort ?

Salut à toi, l'ami-e.

Et ce soir, fêtons la déchéance de cette année 2015. Si vous ne savez pas avec qui le faire, si vous voulez donner une dernière touche de couleur et de gaîté à cette sombre année, vous pouvez écouter "Réveillons-nous", l'émission animée par Philippe Katerine sur France Inter, de 20h30 à 3h.
Ou la réécouter en 2016...

La bise,

Ju.

mercredi 30 décembre 2015

Calendrier de Lavans des chansons engagées (30/24) - Saison 2 - "Masters of War"

Ce calendrier de Lavans des chansons engagées s'est trouvé être très francophone.
Ce n'est pas la faute à mon père: il m'a fait écouter Reinhard Mey, en allemand ("Grenze", "Die kinder von Izieu", "Die Waffen nieder") et en français (TyrannieLe politicien)...
Ce n'est pas la faute non plus de mon prof d'anglais, qui nous a invité à prendre les textes des chansons comme porte d'entrée vers la langue de Leonard Cohen.

Comme c'est son anniversaire aujourd'hui (pour 20 minutes encore), j'ai retenu une chanson de Bob Dylan, que j'avais un peu oublié l'an dernier dans mon calendrier. Si quelqu'un a besoin d'une traduction, qu'il me fasse signe...



Masters of war
Come you masters of war
You that build all the guns
You that build the death planes
You that build the big bombs
You that hide behind walls
You that hide behind desks
I just want you to know
I can see through your masks.
You that never done nothin'
But build to destroy
You play with my world
Like it's your little toy
You put a gun in my hand
And you hide from my eyes
And you turn and run farther
When the fast bullets fly.
Like Judas of old
You lie and deceive
A world war can be won
You want me to believe
But I see through your eyes
And I see through your brain
Like I see through the water
That runs down my drain.
You fasten the triggers
For the others to fire
Then you set back and watch
When the death count gets higher
You hide in your mansion'
As young people's blood
Flows out of their bodies
And is buried in the mud.
You've thrown the worst fear
That can ever be hurled
Fear to bring children
Into the world
For threatening my baby
Unborn and unnamed
You ain't worth the blood
That runs in your veins.
How much do I know
To talk out of turn
You might say that I'm young
You might say I'm unlearned
But there's one thing I know
Though I'm younger than you
That even Jesus would never
Forgive what you do.
Let me ask you one question
Is your money that good
Will it buy you forgiveness
Do you think that it could
I think you will find
When your death takes its toll
All the money you made
Will never buy back your soul.
And I hope that you die
And your death'll come soon
I will follow your casket
In the pale afternoon
And I'll watch while you're lowered
Down to your deathbed
And I'll stand over your grave
'Til I'm sure that you're dead.

La bise. Et bon anniversaire Christopher.

Ju.

mardi 29 décembre 2015

Calendrier de Lavans des chansons engagées (29/24) - Saison 2 - "Marchand de cailloux"

J'avais imaginé placer Abd-al-Malik dans ce calendrier de l'exil, avec sa chanson Gibraltar, que j'ai découverte lors de sa diffusion sur France Inter. L'album dont elle est issue a été conçu avec les muciens de Jacques Brel, et a remporté le Prix Constantin en 2006.
Abd-al-Malik est né à Paris, d'un père haut-fonctionnaire congolais, a grandi à Brazzaville, puis dans les cités de Strasbourg, après le divorce de ses parents. Il est revenu de la délinquance, a surmonté sa dyslexie.
Il s'est engagé contre l'illettrisme.

Mais à la réécoute de "Gibraltar", de "Saigne", j'avoue ne pas y avoir retrouvé la belle étincelle des chansons engagées.

Alors dans ces cas là, je reviens à mes vieux standards.
Et en matière de standard, Renaud se pose là. "Hexagone" et "Société" figuraient dans la Saison 1. Alors aujourd'hui -hier-, je ressors l'un de ses meilleurs albums, dont la cassette a tourné un bon paquet de fois sur l'autoradio de la BX break.



Marchand de cailloux
Dis Papa, quand c'est qu'y passe 
Le marchand d' cailloux 
J'en voudrais dans mes godasses 
A la place des joujoux
Avec mes copines en classe
On comprend pas tout
Pourquoi des gros dégueulasses
Font du mal partout
Pourquoi les enfants de Belfast
Et d' tous les ghettos
Quand y balancent un caillasse
On leur fait la peau
J' croyais qu' David et Goliath
Ca marchait encore
Les plus p'tits pouvaient s' débattrent
Sans être les plus morts

Dis Papa, quand c'est qu'y passe
Le marchand d' liberté
Il en a oublié un max
En f'sant sa tournée
Pourquoi des mômes crèvent de faim
Pendant qu'on étouffe
D'vant nos télés, comme des crétins
Sous des tonnes de bouffe

Dis Papa, quand c'est qu'y passe
Le marchand d' tendresse
S'il est sur l' trottoir d'en face
Dis-y qu'y traverse
J' peux lui en r'filer un peu
Pour ceux qu'en ont b'soin
J'en ai r'çu tellement mon vieux
Qu' j' peux en donner tout plein
J' veux partager mon Mac Do
Avec ceux qui ont faim
J' veux donner d'amour bien chaud
A ceux qu'on plus rien
Est-ce que c'est ça être coco
Ou être un vrai chrétien
Moi j' me fous de tous ces mots
J' veux être un vrai humain

Dis Papa, tous ces discours
Me font mal aux oreilles
Même ceux qui sont plein d'amour
C'est kif-kif-pareil
Ca m' fais comme des trous dans la tête
Ca m' pollue la vie et tout
Ca fait qu' je vois sur ma planète
Des 'Inti Fada' partout

Dis Papa, quand c'est qu'y passe
Le marchand d' cailloux
J'en voudrais dans mes godasses
A la place des joujoux

Et p't être que sur ta guitare
J'en jetterai aussi
Si tu t' sers de moi, trouillard
Pour chanter tes conneries

Et p't être que sur ta guitare
J'en jetterai aussi
Si tu t' sers de moi, trouillard
Pour chanter tes conneries

La bise.

Ju.

lundi 28 décembre 2015

Calendrier de Lavans des chansons engagées (28/24) - Saison 2 - "Y'a pas de couleur pour pleurer"

Je ne connaissais pas Kery James au début de ce mois.
Il s'appelle Alix Mathurin, et c'est son anniversaire aujourd'hui. Il est né il y a 39 ans en Guadeloupe, de parents haïtiens.
Le titre qui m'a été soufflé, dans la lignée de ce calendrier, c'est "Y'a pas de couleur pour pleurer"...




Kery James est engagé: la preuve, il a chanté à la Fête de l'Huma en 2008.
Plus sérieusement, il s'engage Kery James pour la cause palestinienne, pour l'émancipation et la réussite des jeunes des quartiers populaires en finançant des bourses d'étude...

J'aime bien sa chanson "Banlieusards"
"Banlieusard et fier de l'être 

On n'est pas condamné à l'échec ! 
On est condamné à réussir 
A franchir les barrières, construire des carrières 
Regarde c'qu'ont accompli nos parents 
C'qu'ils ont subi pour qu'on accède à l'éducation 
Où serait-on sans leurs sacrifices ?"

J'aime beaucoup moins sa "Lettre à la République", alors qu'elle aborde des thèmes déjà défendus dans ce calendrier: la dénonciation de la colonisation, du racisme, des inégalités sociales, d'un système politique et économique oligarchique... Mais je trouve ce texte très victimaire, très binaire, anti-républicain et communautariste...  Mais très révélateur d'un sentiment et d'un monde que je ne peux connaître moi qui vit dans mon petit cocon haut-jurassien. Son discours a un large écho, si l'on en croit ses 9,5 millions de vues.
Et a le mérite de poser le débat, à l'image de cet échange avec Raphaël Enthoven.
Souhaitons juste que de ce débat national puisse sortir d'autres perspectives que celles présentées par Kery James.

Y'a pas d'couleur pour pleurer

Message d'amour même en temps de guerre 
Alors que certains attisent les passions 
Moi j'rappe pour les Noirs, les Arabes et les Blancs 
Saches que je suis pas de ceux qu'effrait la différence 
Ta couleur de peau pour moi ne fait aucune différence 
Y a pas de couleur pour aimer, pas de couleur pour souffrir 
Pas une couleur qui t'empêche de mourir 
Pas une couleur pour s'aimer, pas une couleur pour sourire 
Pas une couleur pour pleurer (tu le sais) 
Dans nos différences nous sommes liés 
Nos apparences ne sont pas toujours le reflet 
de ce que contiennent nos cœurs et c'est ce qui importe 
Y a pas de couleur pour que la mort t'emporte 
Y a pas de couleur pour tricher, pas d'couleur pour tromper 
Pas de couleur pour blesser ou tuer 
Pas une couleur qui t'immunises contre la douleur 
Pas une couleur qui te rendes supérieur (sache-le!) 

Ma sœur y a pas d'couleur pour pleurer 
Tu vois mon frere, y a pas d'couleur pour aimer 
Pas d'couleur pour soufrir 
Pas d'couleur pour sourire 
Y a pas d'couleur pour pleurer 

Y a pas de couleur pour être stupide, ignorant, raciste et borné 

Pas une couleur attitrée à l'absurdité 
Pas une couleur qui prouve ton intelligence 
Pas une couleur qui témoigne de ta tolérance 
Pas une couleur qui t'empêche de te sentir seul 
Foudroyé, rescapé d'un amour manqué 
Pas une couleur qui t'abrite de la pauvreté 
Pas une couleur qui garantisse ton honnêteté 
Pas une couleur qui te protège de l'erreur, frère 
Pas une couleur qui te protège de la peur, sœur 
Pas une couleur qui t'innocente de toute injustice 
Aucune couleur ne garantit ta réussite 
J'connais les méfaits du racisme et ce qu'ils provoquent 
Quand l'exclusion devient rage, arrive le choc 
Même en temps de guerre alors que la paix agonise 
J'réanime l'amour dont l'absence m'épuise 

Y a pas d'couleur pour pleurer 
Pas d'couleur pour aimer 
Message d'amour même en temps de guerre 

Y a pas d'couleur pour pleurer 
J'dis qu'il n'y a pas d'couleur pour aimer 
Message d'amour même en temps de guerre 
Moi j'rappe pour les Noirs, les Arabes et les Blancs 
J'suis pas là pour leur dire ce qu'ils veulent entendre

La bise.

Ju.

dimanche 27 décembre 2015

Calendrier de Lavans des chansons engagées (27/24) - Saison 2 - "Adieu mon pays"

Par souci d'universalisme et de pluralisme, mon calendrier de Lavans se doit d'être assez large d'esprit...
En choisissant ce thème de l'exil, je ne pouvais donc éviter de mentionner... Enrico Macias.
Qui plus est, un artiste qui a soutenu les candidatures de Mitterrand (1981, 1988), de Sarkozy (2007, 2012) tout en disant qu'il aurait pu voter pour Strauss-Kahn ou Fabius, figuré sur le comité de soutien d'Anne Hidalgo (2014), candidaté aux côtés de Bernard Tapie (1992), mérite une palme académique de l'engagement...
Il a d'ailleurs reçu la Légion d'honneur et une décoration du ministère israélien de la Défense « pour son soutien à l’État d’Israël et à son armée tout au long de sa carrière »...Enrico Macias -de son vrai nom, Gaston Ghrenassia- a écrit "Adieu Mon pays" lors de son départ d'Algérie en 1961, après l'assassinat de son beau-père. Une chanson qui devint le symbole de l'exil des Pieds-Noirs..










Son engagement politique est contestable (tout engagement politique l'est, en même temps...). Ses qualités d'investisseur également, lui qui a perdu 20 millions d'euros dans la crise financière islandaise de 2008. Son statut de déraciné, par contre, est incontestable: il n'a jamais été autorisé à retourner en Algérie depuis 1961.


J'ai quitté mon pays
J'ai quitté ma maison
Ma vie ma triste vie
Se traîne sans raison

J'ai quitté mon soleil
J'ai quitté ma mer bleue
Leurs souvenirs se réveillent
Bien après mon adieu

Soleil! soleil de mon pays perdu
Des villes blanches que j'aimais
Des filles que j'ai jadis connues

J'ai quitté une amie
Je vois encore ses yeux

Ses yeux mouillés de pluie
De la pluie de l'adieu

Je revois son sourire
Si près de mon visage
Il faisait resplendir
Les soirs de mon village

Mais, du bord du bateau
Qui m'éloignais du quai
Une chaîne dans l'eau
A claqué comme un fouet

J'ai longtemps regardé
Ses yeux bleus qui fuyaient
La mer les a noyés
Dans le flot du regret


La bise.

samedi 26 décembre 2015

Calendrier de Lavans des chansons engagées (26/24) - Saison 2 - "Le chiffon rouge"

Hier, c'était l'anniversaire du Père Noël (je crois)... Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon père Michel...
Alors un peu comme sur France Bleu Pays de Savoie, j'ai appelé le standard pour lui dédicacer cette petite chanson qu'il m'a fait découvrir sur le tard. On n'avait pas de disque de Michel Fugain à la maison. Et ce n'est pas plus mal.
Mais pour "Le chiffon rouge", il mérite quand même de figurer dans ce calendrier de Lavans des chansons engagées...
Elle a été écrite en 1977 par Maurice Vidalin et mise en musique par Fugain, commandée par la mairie communiste du Havre. Elle fut l'hymne du Printemps Québécois en 2012.
Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge 
Une fleur couleur de sang 
Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge 
Lève-toi car il est temps 

Allons droit devant vers la lumière 
En levant le poing et en serrant les dents 
Nous réveillerons la Terre entière 
Et demain, nos matins chanteront 

Compagnon de colère, compagnon de combat 
Toi que l'on faisait taire, toi qui ne comptais pas 
Tu vas pouvoir enfin le porter 
Le chiffon rouge de la liberté 
Car le monde sera ce que tu le feras 
Plein d'amour de justice et de joie 

Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge 
Une fleur couleur de sang 
Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge 
Lève-toi car il est temps 

Tu crevais de faim dans ta misère 
Tu vendais tes bras pour un morceau de pain 
Mais ne crains plus rien, le jour se lève 
Il fera bon vivre demain 

Compagnon de colère, compagnon de combat 
Toi que l'on faisait taire, toi qui ne comptais pas 
Tu vas pouvoir enfin le porter 
Le chiffon rouge de la liberté 
Car le monde sera ce que tu le feras 
Plein d'amour de justice et de joie

La bise, et bon anniversaire Papa.