Anjela Duval est une poétesse bretonne, aux origines paysannes pauvres et simples, qui a écrit ses poèmes après ses rudes journées de travail aux champs sur un cahier d'écolière dans sa petite maison du Vieux-Marché...
Elle a été chantée par Gilles Servat (Traoñ an Dour ). Mais aussi par un collectif rennais, Unité Maü Maü (Un chant venu de la terre) qui porte un regard radical sur le " nouveau désordre mondial " et l'injustice qui le caractérise (Assez, Bienvenue en France, Rendez-nous nos vies...)
Pour en savoir plus sur Anjela Duval, cette apôtre de la vie simple et de l'agriculture naturelle, il faut regarder le reportage que lui a consacré André Voisin en 1971 (Archives INA).
Un chant venu de la terre
Le temps passe et partout le béton sort de terre
Les cultures intoxiquent le murmure des rivières
Le monde s’organise pourquoi faire on n’sait plus
Mais on a rasé les talus et les bois ne sont plus
Le temps a passé sur la vie d’Angéla
Le rendement à l’hectare sur l’amour de Mamm Douar
Le round up, la culture de produits sans saveur
Sur la fierté paysanne, le gout amer du labeur On n’arrête pas le progrès c’est bien ça le problème
La planète est à genoux, on continue quand même
La science de Monsanto mise au service de l'homme
Des semences qu'on brevète et qui détruisent les sols
Le temps a passé sur les vues d’Angéla
Des nuées de tracteurs sur sa phobie des grandeurs
Les exploitants sur sa paysannerie
Et les emprunts sans fin sur ses petites économies
L'homme se nie dans le non respect de la bête
Des bestiaux qu'on engraisse et ne voient même plus le jour
Les uns sur les autres pataugeant dans la merde
Une décharge sur la tête marque la fin du séjour
Au fidèle compagnon, à la fierté de la maison
A la force de la nature, à sa vie, à son nom
Le temps a passé sur les larmes d'Angéla
Quand le cheval de labour est parti cette année là
Toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus fort
Pas un geste, pas un regard attendri pour le décor
Quand la science sert le profit, la technique fait des merveilles
Les champs sont productifs mais tant pis pour les abeilles
Le temps a passé sur le bon sens d'Anjela
et Les hypermarchés sur les jours de marchés
La mondialisation sur le gré saisonnier
Et l'humeur des marchés sur son outrageuse liberté
Refrain : Un cri, un chant venu de la terre
D’une noblesse caleuse, pauvre à millions
Des bras de l’homme, de la grâce d’une mère
Du son de la tranche, de l’odeur des sillons
Un hommage à l’échange, aux désirs de transmissions
Des savoirs analphabètes snobés par l’instruction
Une ode à la vie, un hymne à la terre
Aux futurs de nos enfants, à la mémoire de nos grands pères
La bise,
Ju.
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