dimanche 8 décembre 2024

Calendrier de Lavans des chansons engagées (8/24) # Saison 11 - "On all fronts"

 

Cette fois il est tombé. Bachar Al Assad a fui la Syrie.
Quatorze ans après, l'hymne de la révolution syrienne "Yalla irhal ya Bachar" ("Allez, dégage Bachar") se concrétise.
"Tu as perdu ta légitimité/tu paieras cher le sang des martyrs, Bachar/toi et tes discours, que le diable t'emporte/la liberté est à nos portes", dit le chant, qui s'en prend également à Maher, frère cadet du président et perçu comme un des symboles de la répression. Le refrain martèle "Yalla irhal ya Bachar", sur un rythme calqué sur la "dabké", célèbre danse folklorique du Levant, pour laquelle les danseurs se tiennent la main et frappent le sol avec leurs pieds.
L'auteur, Ibrahim Qachouch, était un chanteur de la ville de Hama (centre), peu connu avant le début de la révolte en mars 2011. Il a payé cet affront de sa vie. Un jour de juillet 2011, celui qui a été baptisé "l'oiseau moqueur de la révolution" est arrêté et peu après son corps retrouvé dans une rivière. Sa gorge a été tranchée et les cordes vocales arrachées, rapportent des militants qui ont vu un message clair du régime.

Amir Almuarri, lui, est toujours vivant.
Exilé en Turquie, il est revenu en Syrie en 2019 pour faire du rap.
Il est originaire de Maarat-al-Nouman, entre Halep et Hama. Une ville qui s’est érigée contre la milice Hayat Tahrir al-Cham (HTC) de la branche d’Al-Qaida en brandissant notamment le drapeau à trois étoiles de la révolution syrienne devant le drapeau noir des djihadistes.

"Tous ces hypocrites parlent comme s’ils avaient la religion pour eux
L’un se prétend calife, l’autre tranche ce qui est bien ou mal
Une vraie mascarade politique
Nul besoin de niqab, cette terre est pure"

Dans "On all fronts", Amir Almuarri, commence son morceau sur la punchline suivante
"Voici le terrain de jeu du dirigeant russe
Où tu dois choisir entre le régime et Al-Qaida
Choisis un de ces deux camps et leurs missiles t’épargneront." 
Le rappeur donne à voir un décor où les civils sont piégés dans un jeu géopolitique meurtrier."

Il ne reste qu'un camp.Il a eu le mérite de mettre un terme à la dynastie des Al Assad et d'ouvrir la prison de Sednaya.
Reste à voir ce qu'il en fera.
 
 


 On all fronts / عكل الجبهات المعري - Amir Almuarri 


La bise.

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